Sous l'ombre d'un arbre amical
-Je te souhaite bonne chance, Héraut...
-Qué ?
Un regard échangé avec le phœnix posté sur son épaule, puis, plus rien... Les ténèbres... Semblable à la descente d'un long et sinueux tunnel.
Oh, à partir de maintenant, je vais reprendre le relais pour le racontement de ce récit (oui ça ce dit). Qui suis-je ? Juste un Narrateur omniscient et ne commence pas avec tes questions, toi là, on ne se connaît pas !
Bref.
Un repos long de plusieurs heures, plusieurs jours... Où peut être plusieurs minutes ? Personne ne le sait en fait... L'esprit embrumé, seuls ses derniers mots, entendus d'une voix inconnue, résonnait encore dans l'esprit de la demi-démone qui avait l'impression d'avoir un peu trop forcé sur l'alcool. Les rayons d'un soleil à son zénith commençaient lentement à percer à travers le feuillage épars de l'arbre qui protégé Ai depuis sa soudaine apparition au milieu de nulle part. Son visage clair réchauffé par cette présence solaire, la demi-démone esquissée une grimace en agitant les bras devant elle machinalement, cherchant à faire fuir l'astre solaire avant qu'un cri strident, reconnaissable entre mille, ne viennent lui faire comprendre qu'il était temps, pour elle, de revenir à la réalité.
Ouvrant un œil, suivit du second, Ai reconnu facilement son fidèle rapace qui la fixait d'un air inquiet de ses yeux noirs. Voyant finalement son amie revenir à elle, il agité joyeusement ses grandes ailes rouges en poussant un nouveau cri avant de prendre un peu de hauteur, se posant sur une branche voisine alors que notre héroïne se redressait en massant ses yeux fatigués, baillant à gorge déployée en regardant lentement autour d'elle.
-Ori... Où nous sommes ? Les villageois m'ont assommé et foutu je ne sais où en périphérie de la ville, c'est ça ?
Un simple cri venant répondre aux interrogations de la jeune fille encore à moitié dans les vapes qui essayé, tant bien que mal, à se repérer, elle qui n'avait jamais quitté sa petite bourgade perdue au bord de mer. Tâtonnant autour d'elle, elle finit par retrouver la trace de son fidèle chapeau rouge de sorcière qu'elle s'empressait de poser sur le haut de sa caboche tout en s'aidant du gentil arbre voisin pour se relever. Étrangement fatigué pour une raison inconnue, comme elle n'avait rien écouté au monologue de la Dame Blanche, Ai poursuivait son analyse topographique, mais de là où elle était, elle ne pouvait guère plus distinguer que le chant de l'eau à quelques lieux de là ou l'entrée d'une caverne à moitié dissimulé par la végétation... S'avançant tout de même de quelques pas avant, qu'elle ne fut pas sa surprise lorsque son pied ne rentrait en contact avec l'une des racines du si gentil végétal, l'envoyant de nouveau au tapis dans un bruit sourd et sous un cri désespéré du rapace aux plumages rouges qui observait la scène de son perchoir.