Par rapport à tous ce que les deux jeunes femmes avaient pus voir depuis leur arrivée dans la nation de Gothregal, cette ville était très habitée, à croire qu'elle regroupait à elle seule 90% des habitants du coin. Comment un tel état avait pus se défendre contre ses voisins, c'était une autre histoire, mais l'affluence de personnes dans toutes les directions ne mettait aucune des deux voyageuses à l'aise. La rouquine n'avait plus l'habitude de voir une telle quantité de gens réunis au même endroit, et à vrai dire, cela lui faisait presque froid dans le dos. Tout ce temps ils avaient voyagé avec le jeune mage du nom de Carmina, bien que la première rencontre entre cette dernière et la guérisseuse n'ait pas été à proprement parler amicale dû à son inquiétude pour Orina, même s'il s'était avéré à plusieurs reprises que l'homonculus était beaucoup plus à même de se défendre toute seule que ce que l'on aurait pus penser d'une enfant de son âge.
Elles avaient toute deux tenté de prendre contact avec le jarl de la ville qui dirigeait le pays également, espérant qu'il pourrait leur venir en aide, pauvres comme elles étaient, espérant également que leur statut de Héraut pourrait porter à leur crédit. Mais plusieurs fois déjà la Nishiie s'était retrouvée à se poser une question simple comment pouvaient-ils le prouver ? Si elle avait fait si vite confiance à Carmina c'était uniquement parce qu'elle lui avait raconté son entrevue avec la dame, mais dans une si grande ville, quelle était la probabilité pour qu'un manant qui ait déjà entendus raconter cette histoire par un véritable Héraut la rejoue en s'en donnant comme le personnage principal ? Énorme, et c'était sans doute déjà arrivé, quoique … d'après les quelques informations que l'on pouvait glaner durant un tel voyage, il semblait que cette déesse qui avait demandé leur aide n'était pas exactement la plus à même d'être vénéré dans cet endroit.
Elles étaient en effet passées devant un temple aux allures sinistres devant lequel passait un homme vêtus d'une longue robe violette et noire. Plusieurs Gothregaliens étaient agenouillés devant l'autel, priant avec ferveur, les yeux empreints d'une terreur que l'on ne devrait jamais retrouver dans l'âme de ceux qui croient, selon la Druidesse en tout cas. Elles avaient poursuivis leur chemin mais dans l'esprit de la guérisseuse était apparue l'idée de se renseigner dès que possible sur les légendes et les dieux locaux, cela ne pourrait leur faire que du bien.
Finalement, constatant la profondeur de leurs poches vides, les deux compagnes de voyage avait décidées de répondre à l'annonce d'un couple de marchand qui avait besoin d'une escorte. Le peu de puissance qu'elles avaient difficilement réussis à récupérer ne serait sans doute pas suffisant en cas de grosses attaques, mais avec un peu de chance, personne ne s'en prendrait au convoi et elles s'en tireraient à bon compte avec les poches un peu plus pleines. La chasseuse savait qu'il s'agissait d'une forme d'arnaque puisqu'elle était consciente que dans leur état, elles n'étaient pas capable de défendre grand monde, mais elle décida de faire comme si elle ne s'en était tout simplement pas rendus compte et n'en parla absolument pas à sa protégée (elle persistait à l'appeler ainsi dans son esprit bien que cela n'ait désormais plus aucun sens).
Lorsqu'elles se présentèrent sur les lieux du rendez-vous, une réalité frappante s'imposa à elles : la personne qui semblait être leur employeur était petit. Vraiment petit. Il ne dépasserait clairement pas Orina s'il lui prenait l'envie de se lever. Mais aucun doute possible pourtant, sa barbe et ses quelques rides prouvaient qu'il s'agissait d'un adulte. Était-ce une malformation ou quelque chose qui l'avait empêché de grandir ? Difficile de trouver une réponse à cette question. Quoi qu'il en soit, il ne valait mieux pas laisser paraître leur trouble, cela pourrait se révéler vexant.
-Ahum … bonjour ! Nous venons pour l'annonce … le convoi … C'est bien vous le marchand ? Ou est votre femme ? Enfin … je ne voulais pas paraître indiscrète, excusez-moi.
C'était la curiosité qui avait poussé l'amie des animaux à poser une telle question. Comment était-il possible que dans un monde aussi cruel, un homme aussi désavantagé par la nature ai pus trouver une compagne ?