Comme Niasci l’avait prévu, la dryade fatigua en demandant s’il fallait faire ça pendant longtemps. Eh bien, cette question fit sourire Niasci. Il était vrai que beaucoup de gens, même parmi les humains, pensaient que la forge était un art simple et rapide qui ne demandait que quelques heures de travail. En réalité, les grosses commandes demandaient parfois des mois de travail quand plusieurs pièces devaient être forgées. Le temps demandé en plus de la matière première expliquait en grande partie le prix élevé des armes.
Eh bien oui, il faut continuer longtemps. Regarde ton métal, tu n’as retiré les impuretés que sur la partie supérieure. Il va encore te falloir de longues heures pour terminer ton arme.
Maintenant que la dryade avait comprit la méthode, Niasci n’allait pas rester à côté d’elle tous les jours pour vérifier son travail, elle comptait juste repasser de temps en temps pour voir si elle avait besoin de quelque chose. Cependant, alors qu’elle s’apprêtait à la laisser, la pourrissante lui demanda de fabriquer quelque chose sur base d’une plante. Niasci fut un peu perplexe mais accepta de jeter un œil car Arkazock semblait sérieuse.
Je veux bien regarder, montre-moi… Je suppose que tu veux quelque chose de forgé ? Je ne vois pas comment je pourrais forger du bois mais je peux toujours essayer…
Arkazock tendit la plante à l’Ondine et celle-ci put l’observer plus sérieusement. Comment allait-elle travailler un misérable bout de bois pour en faire une arme utilisable et suffisamment solide ? Elle était d’autant plus embêtée que le bois semblait plutôt très mou. Elle le mis sous les flammes quelques secondes afin d’en voir le résultat et, effectivement, la surface semblait plus dure. Cela dit, au bout de quelques minutes, il redevint mou. Niasci décida donc de tenter quelque chose, de toute façon, elle n’avait pas grand-chose à faire.
Elle alla donc se placer un peu plus loin que la dryade, elle n’avait pas besoin d’une source de chaleur dans un premier temps et essaya de travailler le bois de la même façon que le métal en le frappant régulièrement et fortement. Etrangement, cela fonctionna, des petits insectes, de la sève et de la mousse sortirent de tous les côtés, elle les retira en les brossant vigoureusement. Ensuite, elle frappa à la verticale pour tenter de refermer les interstices dans le bois. Des petits éclats de sciure volèrent mais à sa grande surprise, cela fonctionna plutôt bien et elle continua donc pendant un long moment de pratiquer de la sorte pour resserrer de plus en plus le bois et avoir au final quelque chose de déjà solide à mettre dans les flammes. Peut-être qu’ainsi, son travail serait finalement aussi dur que du métal ? Voilà qui serait intéressant à voir et à tester en tout cas. Satisfaite, elle se tourna vers la dryade afin de lui annoncer la bonne nouvelle :
Eh bien, il semble que j’arriverai peut-être à faire quelque chose, tu peux me dire ce que tu souhaites exactement ?