C'est MA sieste !
Après avoir quitté la fillette, Niasci avait souhaité se reposer mais elle n’avait pas pu se résoudre à s’installer près du lac. Elle ne s’y sentait pas à l’aise, craignait d’entendre à nouveau des voix dans sa tête. Épuisée, elle suivit donc mécaniquement une rivière, cherchant à s’éloigner le plus possible. Elle s’écarta du lac, rejoignant la rivière de flèche. Elle suivit celle-ci longtemps, très longtemps. Après une journée de marche, elle ne se reposa que quelques heures pour ne pas s’écrouler de fatigue avant de reprendre sa route. Elle finit par emprunter un petit affluent qui s’élargit progressivement. Quittant la forêt, elle arriva dans une plaine et se retrouva face à un lac gelé. Celui-ci s’étendait à perte de vue, l’Ondine n’avait jamais vu une telle étendue d’eau, elle ne parvenait même pas à voir l’autre côté de la berge.
Elle se sentit bien dans cet endroit dont l’élément principal était si rassurant pour les gens de sa race. L’ondine posa donc son arme et s’appuya contre un rocher. Elle ferma les yeux et s’endormit profondément. Elle rêva d’Aki, de l’enfant qu’elle avait tué, à la place du loup, elle voyait la tête de l’enfant, couverte de sang en train de lui demander de l’aide. Elle vit également Orina à la place de l’enfant, elle aussi couverte de sang. Dans son sommeil, elle trembla, parla et transpira malgré le froid. La chanson se raviva, résonnant dans sa tête, la panique la réveilla brusquement. Quand elle ouvrit les yeux, la chanson disparut. Elle soupira de soulagement et se massa les tempes. Le soleil était haut dans le ciel, elle avait visiblement dormi plusieurs heures. Elle sentait le soleil lui caresser la peau. Ses muscles étaient moins endoloris, le repos lui avait fait du bien. Cependant, elle était toujours très tendue, stressée de ce qu’elle venait de vivre. Les derniers jours avaient été éprouvant physiquement bien sur mais surtout psychologiquement.
Le soleil se reflétait sur le lac, faisant briller celui-ci. Niasci détourna les yeux : c’était beau mais cela lui brûlait les yeux. Elle se leva pour se dégourdir les jambes, fit quelques pas en longeant le lac, guettant malgré elle une éventuelle forme sombre dans la rivière. Elle ne vit rien et retourna vers son rocher, s’installant pour se rendormir. , prête à agir et hurla d’une voix cassée :
Alors qu’elle fermait les yeux, elle entendit des craquements. Elle rouvrit les yeux, posant sa main sur son marteau, prête à se dresser d’un bond. Cette fois, elle ne voulait pas subir les éléments, cette fois, elle ne voulait pas être prise par surprise. Elle crut discerner une forme humanoïde à quelques dizaines de mètres et se releva
- Qui que tu sois, va-t’en, je ne veux pas être dérangée !
Sur ses gardes, elle attendit une réaction de l’autre, espérant que ce n’était qu’un voyageur qui s’éloignerait en ayant peur de son arme.