Premiers pas
Niasci était sur la route depuis peu de temps, ses camarades l’avaient accompagnées sur quelques kilomètres qui correspondaient à leur territoire de sécurité. Au-delà, presque qu’aucune d’entre elle ne s’était aventurée. En effet, les créatures intelligentes extérieures au clan se faisaient de plus en plus nombreuses, le gibier foisonnant de la forêt attirait pas mal de chasseur issu des villages alentours.
Elles quittèrent donc l’Ondine en lui faisant des signes de la main et en la guidant par des chants rituels qu’elles n’arrêteraient probablement que quand elles estimeraient que Niasci serait trop loin pour les entendre. Elle marcha donc une heure avec les mélodies de ses sœurs pour l’encourager.
Ensuite, elle fut totalement seule dans cette forêt qui lui sembla brusquement étrangère car elle n’en connaissait pas chaque pierre et chaque buisson mais elle ne se retourna pas. L’importance de sa mission l’habitait trop pour qu’elle renonce. Pour se motiver, elle repensa à l’illumination divine qu’elle avait vécu.
Malheureusement, sa déesse ne lui avait pas vraiment donné d’indication précise et Niasci ne savait donc pas où elle devait se rendre ni comment elle pouvait mener à bien sa quête. Se rendre dans les villes qu’elle ne connaissait pas lui faisait peur mais éviter un maximum la population n’était pas n’allait en rien faire avancer ses objectifs.
Après une demi-journée de marche, elle fit une première pause au bord de la rivière. Elle s’assit sur un rocher, se rinça le visage et but à grande gorgée. Ce bras de rivière était le prolongement de celle près de laquelle elle vivait et cela lui donna l’impression d’être encore un peu chez elle. Cependant, pour la suite, elle souhaitait s’éloigner un peu de celle-ci car la rivière repartait dans une direction qui allait l’éloigner du centre des terres et donc de la société, ce qui n’arrangeait pas ses affaires. Elle récupéra une bonne quantité d’eau au cas où elle ne trouverait pas d’autre source avant un moment, par sécurité.
Rapidement, les paysages commencèrent à légèrement changer. Elle s’éloignait des rivières et la forêt se faisait donc moins touffue avec des arbres plus hauts qui étaient principalement des sapins. La place laissée au sol par l’absence de nombreux buissons de baie et fougère laissait l’espace pour une grosse prolifération de champignon et de petites fleurs que Niasci n’avait jamais remarqués. Il était très probable qu’il y en ait dans son coin de forêt mais comme ceux-ci étaient dissimulés et que l’Ondine n’était pas en charge de la cueillette, elle n’y avait jamais prêté attention.
Intriguée par tout ce qu’elle croisait, elle s’arrêta devant un grand champignon qui lui arrivait au milieu du mollet. Celui-là, elle était sûre de ne pas en avoir prêt de chez elle. Elle en coupa en morceau, le renifla et vit qu’il avait été grignoté par quelques animaux : il devait donc être comestible. Elle le goûta, se demandant si elle pouvait en faire son repas. Niasci recracha immédiatement, c’était exécrable. Elle en récupéra malgré tout quelques morceaux et fibres qu’elle pensait pouvoir éventuellement utiliser comme appas pour se faire un repas un peu plus goûteux.
De la même façon, elle ramassa quelques fleurs qu’elle eut l’impression de reconnaître. Elle en mangea une. Elle s’était trompée et ne reconnut pas le gout légèrement amer qui était attendu. Par contre, les plantes étaient sucrées et donc bien plus agréables que ce qu’elle pensait avoir trouvé. Elle en ramassa plusieurs petits bouquets. Elle en mangea un en entier et l’apport de sucre lui donna de l’énergie tandis qu’elle gardait le reste pour plus tard, au cas où elle n’arriverait pas à attirer un petit gibier avec ses champignons.
Finalement, elle n’eut besoin ni de ses appâts ni de son apport sucré. En effet, elle trouva un écureuil qui s’était coincé sous un rocher, probablement suite à un petit glissement de terrain. Niasci profita de l’occasion, l’attrapa, le tua, le vida et le mangea. Repue, elle reprit la route le lendemain. Là aussi, elle ramassa quelques souvenirs : des petits cailloux bleu brillant, presque transparents qu'elle trouva au bord des sentiers qu’elle commençait à emprunter et qui lui montrait qu’elle se rapprochait de plus en plus de la civilisation…
- Eléments récoltés:
