Elle se saisit d’un marteau, et en frappant de toutes se forces, espérant que le timing conviendrait, elle fit sauter la corde du bloc qui la retenait. Avec un bruit sourd, l’énorme poutre descendit à toute vitesse dans un large mouvement de bascule, passa au-dessus de la tête de la dryade, largement au-dessus de la baliste, et s’enfonça largement dans le thorax du troll.
« Crack »
Le plexus solaire de la créature avait été défoncé. Il était énorme, mais la poutre pesait plus de trois cents kilogrammes, et était dotée d’une tête de métal qui avait pénétré sans peine dans le troll qui s’était involontairement empalée de tout son poids, fauché dans sa charge. Il regarda interloqué l’énorme bout de bois phalliquement coincé dans son corps. La surprise ne dura pas. Une énorme lame de hache naine centenaire s’abattit sur sa nuque, mettant un terme à sa souffrance aussi vite qu’elle était survenue.
L’ondin avait frappé. Il regarda le troll s’effondrer à demi sur sa poutre, puis, sans marquer d’émotions, il frappa deux fois, trois fois, quatre fois jusqu’à ce que la tête s’effondre du corps.
Il se saisit d’une lanière, harnacha son trophée, attrapa la coupe sans hésiter, se tourna vers la dryade et… La regarda d’un air hagard dépecer les cadavres concernés par la puissance magique latente du calice.
« Mais… Tu ne vas quand même pas manger ça ?? »
La dryade secoua la tête pour exprimer sa négation. Non, elle n’allait pas le manger. Elle avait d’autre projets. L’intendant qui avait été assigné au camp lui avait parlé de réactifs pour enchantements. Or, devant elle, une foultitude de créatures mortes était prête à être dépecées. Elle choisit un peu au hasard, des jambes gigantesques avaient attiré son regard. Elle en préleva des morceaux. Un peu de cuir lui servit à se faire une sacoche de fortune, et elle prit des fibres douces qui devaient être du Docedon.
Quelque chose l’interpella, une sorte de plante grimpante semblait réagir à son contact, s’enroulant naturellement autour de son poignet lorsqu’elle tendait la main vers elle. Cette plante n’existait pas dans son apprentissage, ce qui était improbable compte tenu de son expérience, son instruction et de son vécu. Elle déracina doucement le plan et l’empaqueta dans son sac.
Le retour se fit sans encombre, à peine perturbé par l’odeur provenant du sac de la dryade et de la tête du troll. Pourtant, qi la marche ne fut pas des plus complexe, l’ambiance, euphorique au début, était retombée lourdement. Ils étaient partis il y avait des semaines, avaient vécu une aventure dangereuse et initiatrice. La mort leur avait effleuré le visage plus d’une fois, comme le rappelait