Dans un écrin de verdure
Je ne suis pas morte, je ne sais pas si je dois m’en réjouir ou m’en lamenter. D’autant que d’après Arkazock, j’aurais été retirée de mon monde pour libérer la dame blanche, et qu’un retour est impossible. Jamais revoir ceux que j’ai aidés, assistés, aimés, ne plus sentir l’odeur de ma forêt chérie, goûter l’eau de mon ruisseau, et ...
Mon Arbre...
Certes j’ai retrouvé ici un semblant de chez-moi mais les odeurs ne sont pas les mêmes, ni les bruits, les sensations diffèrent, il va falloir que je m’adapte à tout et pourquoi ? La libération d’une femme dont je ne sais pas si son enfermement est légitime, si être de son côté est légal, mais tout cela m’importe si peu, je suis perdue ici pour le restant de ma vie.
Et quand la dryade me dit que mes ancêtres ne sont peut-être pas là, elle se trompe, elle ne sait pas, elle ne me connait pas. La colère monte en moi, de quel droit m’ote t-elle mon seul espoir de survie, comment ose t-elle tuer en moi cet espoir que Père sera avec moi, où que je me trouve ? Le déni s’installe, elle fait tout pour m’enterrer le plus profondément possible, j’en ignore la raison mais elle veut me faire plonger dans les ténèbres du découragement. Elle agit comme un guru, me détruisant pour mieux me récupérer à son service avec la promesse d’un meilleur avenir.
Tu n’en sais rien de comment je communique avec mes ancêtres, le lien est toujours présent dans mon coeur, et quand j’entre en état de transe, ils sont là, avec moi
Sauf que quand j’ai tenté de le faire après mon réveil ici, je n’y suis pas parvenue, impossible de me mettre en condition de communication, impossible de les entendre, ils n’étaient pas avec moi. Ce constat m’assassine, et elle peut toujours me proposer de m’aider, de répondre à mes questions, pourra t-elle me ramener Père ?
Pourquoi moi ? Je n’ai rien demandé à personne, j’étais heureuse avant, alors de quelle faute me punit-on par cet exil ? Et cette dame, qui est-elle exactement, pourquoi est-elle enfermée, comment espère t-elle me contraindre à l’aider ?
Et toi, tu viens d’ailleurs aussi ? Et où sommes-nous ? Et qu’a fait la femme à mon cerveau, que je ne me souvienne plus comment soigner, reconnaitre les plantes, faire du pain, chasser, alors que mes souvenirs sont intacts de moi avant qui savais faire tout ça.