Niasci était sortie difficilement de l’eau, son armure pensant sur son dos et l’entrainement vers le fond. Avec la force du désespoir, elle lacha son marteau et parvint à retirer certaines pièces et put ainsi se hisser jusqu’à la surface reprenant une énorme bouffée d’air. Elle était vivante mais ne reconnaissait pas l’endroit où elle se trouvait. De plus, elle se sentait faible mais, au moins, la sensation de faim et de soif avait disparue. Elle alla jusqu’à la rive où elle déposa les pièces qu’elle avait encore sur elle, à savoir ses gantelets et ses bottes. Ensuite, elle fit quelques allers-retours afin d’aller rechercher une à une les pièces qui avaient coulées au fond de l’eau. Elle ne savait pas exactement comme tout cela s’était passé mais en tout cas, elle avait repris exactement l’apparence qu’elle avait avant de mourir, blessures comprises. Elle passa quelques minutes à retirer les algues qui s’étaient coincées dans les interstices et entreprit de remettre sa tenue. Bien qu’elle fut affaiblie, il était hors de question qu’elle abandonne l’équipement si difficilement fabriqué et le mettre sur elle était encore la façon la plus simple de le porter.
Ensuite, elle se redressa et marcha sans but, cherchant la civilisation. Elle ne reconnaissait pas l’endroit où elle se trouvait et le paysage ressemblait à Gothregal mais il était certain qu’elle n’était plus au royaume de Fern, elle se sentait bien dans son corps et, surtout, l’endroit était plein de vie, d’eau et de nourriture.
A peine avait-elle fait quelques pas qu’une créature émergea et lui fonça dans son armure. Faible, Niasci vacilla sous le choc et se retrouva un genou au sol. Effrayée que ce fut une créature agressive, elle attrapa son marteau prête à se défendre. Cependant, la forme devant elle était en réalité une dryade qui confirma définitivement à l’Ondine qu’elle était de retour dans le monde des vivants. Niasci en avait déjà vu une il y avait très longtemps, qui avait été de passage près de la rivière de son clan et avait profité de leur hospitalité pendant quelques nuits. Celle-ci ne lui ressemblait en rien, elle n’avait pas cette délicatesse et cette beauté naturelle que l’on retrouvait chez ces êtres dont le corps était en grande partie fait de fleurs et branchages. Ici, elle avait l’air presque… pourrie. Elle ne sentait rien mais Niasci pouvait voir des pores de sa peau suppurer une substance hideuse et elle du réprimer une nausée. D’un coup, elle se souvint, il s’agissait de la dryade qui était présente au conseil des hérauts. Où avait-elle juré fidélité ? Niasci ne s’en souvenait pas. Par contre, elle se souvenait de sa haine de la Dame mais ce n’était pas le moment de parler religion, elle avait trop besoin d’aide.
Je vous ai déjà vue, vous êtes un héraut et je suis comme vous où sommes-nous ? Je… suis… faible, j’ai besoin de… repos.
Pour l’instant, Niasci préférait ne pas parler de son expérience dans le royaume de Fern et cette hérétique ne lui inspirait pas confiance bien qu’elle ait fortement besoin de son aide.