Arkazoc’k n’avait pas prévu de se mettre à l’élaboration et à la création d’un quelconque ouvrage en se levant ce matin, mais si l’occasion lui était donnée, elle n’allait certainement pas faire une croix dessus. Toutefois, c’était une opportunité pour retourner voir les personnes actuellement en charge de la prospection. Elle remercia chaleureusement la personne en face d’elle qui lui avait apporté de quoi faire ses premiers pas, et s’en fut en direction de l’endroit qu’elle estimait être le bon, non sans avoir au préalable prévenu son interlocuteur. Elle ne chercha pas longtemps. Elle se déplaçait rapidement en forêt et le prospecteur ne se serait pas outre mesure éloigné du camp. Au bout d’une demi-heure, elle le trouva.
L’énorme nain, le pic à la main, cherchait à dégager la terre sur des rochers afin de les frapper avec un petit marteau dédier à la géologie. La dryade rit de bon cœur et lui demanda s’il n’avait pas du matériel pour qu’elle se lance dans la fabrication. La scène était excessivement hilarante tant elle était clichée. Le nain était en train de pelleter délicatement la terre pour frapper gentiment un caillou, écoutant sa réponse, et le regardant consciencieusement à l’aide de ses lunettes grossissante qui lui donnait des aires de savant fou. Le nain, conscient de sa situation, mais néanmoins amoureux de son travail fit une moue circonspecte avant de se dérider en voyant la dryade qui approchait. Bien que sa notion du confort soit aux antipodes de celle de la dryade, il était persuadé, comme d’autres ici qu’elle avait été capable de les sortir d’une situation difficile. Le nain était parti de chez lui avec la visite de la dame, convaincu qu’il la sauverait en quelques jours, et cherchant à embrigader ses frères dans l’aventure. Ils avaient fini par se brouiller et lui leur avait promis de ne revenir qu’une fois la dame sauvée et les bras chargés de trésors. Il était venu au conseil afin d’en savoir plus, mais personne n’avait réussi à lui donner d’informations, et il s’était retrouvé sans rien. Originaire de Gondone, il n’avait pas su où aller, mais le sanctuaire lui proposait un bon interlude. Il repartirait un jour, mas en attendant, il était nourri et logé, et pouvait aller et venir quand il le voulait. Il grommela :

« Ah c’est toi ? Tiens ma grande, j’ai trouvé des choses qui peuvent t’être utile. Je comptais les ramener au camp. Attrape ça. »

La dryade attrapa un petit sac qu’il avait lancé, et lui demanda des nouvelles de sa prospection. Presque instantanément, elle regretta alors que le nain commençait à lui faire la liste de tous les recoins et de tous les cailloux qu’il avait frappé de son petit maillet, en y allant d’une verve passionnée. Au bout de ce qui lui semblait être des heures, la dryade finit par s’enfuir en riant et lui souhaitant bon courage.

Arkazo’k.