On lui montra en premier lieu une salle qui deviendrait sa “base de travail” durant les prochains jours, selon l’information qu’elle reçut (accompagnée, bien évidemment, d’un sourire narquois). Il s’y trouvait un balais, un seau en bois et une serpillère ainsi que divers accessoires servant à frotter, récurer, nettoyer, astiquer, bref, le genre de choses que la rouquine détestait par dessus tout. Pour commencer, elle se vit attribuer la tâche la plus ingrate qui puisse exister : nettoyer les pots de chambre. Retenant la majeure partie du temps sa respiration, la chasseuse dut passer sous les lits de tous les résidents qui ne pouvaient pas marcher pour récupérer ces pots de l’enfer et les nettoyer. Cela lui prit environ toute la matinée, une demi-journée qu’elle espérait différente la prochaine fois.
On l’envoya ensuite en cuisine en lui rabachant de se laver les mains correctement, comme s’il s’agissait d’une chose à laquelle elle aurait pus ne pas penser. Après s’être avoir frotté ses mains jusqu’à ce que celles-ci deviennent rouges tomates, elle se mit donc à couper, hacher, décortiquer, faire bouillir, cuire, griller, car bien sûr, chaque malade avait son “régime spécial” généralement conseillé par la mage qui dirigeait l’établissement en tant que guérisseuse en chef, une jeune ondine à l’air incertaine et qui pourtant faisait du très bon travail, d’après les divers employés
- Spoiler:
Après la vaisselle, ce fut le tour du nettoyage des sols et des murs, des instruments médicaux, bref, tout ce qui pouvait prendre la poussière dut passer sous un des chiffons de la Héraut, de plus en plus énervée par cette situation. En fin de journée, on lui annonça qu’il ne lui restait plus que les chambres individuelles à nettoyer (elles étaient très rares et réservées aux personnes importantes … ou aux bons payeurs).
La soigneuse accomplit donc son devoir en serrant les poings jusqu’à arriver à la dernière chambre. Dans celle-ci une odeur de putréfaction se répandait inexorablement, donnant un haut le coeur à la rousse. Le patient était allongé sur son lit, geignant et grimaçant, le visage recouvert d’une algue verte malodorante. Il s’agissait de la première personne que l’archère voyait ainsi, elle courut donc à son chevet pour voir si elle pouvait faire quelque chose pour lui. Lorsqu’il répondit, sa voix n’était qu’un souffle rauque et fatigué.
- J’ai été blessé au cou … Il tourna la tête pour lui montrer une entaille d’où les algues semblaient pousser, prenant racine dans sa propre chair.
- Lame … empoisonnée … Guérisseuse connaît pas … poison … pas pouvoir … guérir … Effectivement, les herbes ou les soins magiques devaient avoir du mal sur un poison inconnu de ce type … Mais il restait une possibilité, ne pas soigner les chairs mais détruire le poison à la place, c’était quelque chose que la Nishiie pouvait faire. Enfin, cette dernière put sourire de sa journée, elle avait trouvé un moyen de prouver sa valeur et d’intégrer la véritable équipe de guérisseuse.