Niasci naquit dans un petit clan d'ondine à l'est de Gothregal au milieu d'une forêt, près d'une rivière gelée la moitié de l'année. Elle grandit en autarcie, loin de la civilisation, en barbotant joyeusement au milieu de ses sœurs sans se douter qu'elles n'étaient pas seules au monde. En grandissant, elle apprit que son clan vivait dans la peur d'être découvert par d'autres peuplades, particulièrement les humains, qui vivaient dans une ville à l'orée de la forêt sans se douter de leur présence. Elles craignaient que ses groupes ne les éliminent ou pire, n'avilissent leur précieuse rivière avec leurs nombreuses industries de tannage. Pour ne pas prendre de risque, toute personne s'approchant était détournée si possible vers une autre route ou éliminée et le cadavre détruit.

Devenue adolescente, elle découvrit que contrairement à la plupart de ses sœurs, elle n'avait pas particulièrement d'affinité avec l'eau : pas de pouvoir, pas de capacité à respirer sous l'eau et son apprentissage de la nage s'était même avéré difficile. Les années passèrent mais, malgré son entrainement et les encouragements, jamais elle ne parvint à utiliser la magie. Elle fut alors déclarée trop éloignée des esprits de l'eau par une ancienne et son apprentissage fut abandonné. Livrée à elle-même, elle en voulut aux divinités aquatiques de ne pas l'avoir aidée et, malgré l'amour et le soutien de ses proches, elle ne parvint pas à se sentir à sa place pendant de nombreuses années.

Durant une journée particulièrement ensoleillée après une longue période de grands froids, Niasci tomba sur un corps allongé d'humain. Effrayée, elle l'observa longuement avant de se décider à prévenir les guerrières de son clan. Quand celles-ci le découvrirent, la jeune Ondine apprit que l'homme était mort gelé et il fut enterré pour ne pas attirer les bêtes sauvages. A coté du monticule de terre laissé par les adultes sur le départ, Niasci repéra une arme, un énorme marteau à deux mains. Sans réfléchir, elle l'emporta malgré son poids. Ce jour là, elle décida de devenir une guerrière qui serait utile au clan.

Elle s'entraina donc, des jours et des jours durant pour être capable de soulever l'arme et finit par y arriver. Ses muscles se développèrent en même temps que sa force et son maniement devint de plus en plus fluide. Elle s’entraîna sur des troncs d'arbre sous le regard amusé de ses sœurs. Quand elle se sentit prête, elle demanda à intégrer le groupe des protectrices, effrayée d'être refusée. Elle fut cependant acceptée et ses sœurs lui offrirent le cadeau qu'elles préparaient depuis un moment : une armure faite d'écaille pour se protéger comme le faisait les humains.

Devenue guerrière, elle remplit son rôle avec assiduité en défendant leur clan des visiteurs et des bêtes sauvages. Elle n'oublia pas sa haine envers les esprits qui l'avaient abandonnée mais elle donna un sens à sa vie en se dévouant entièrement à sa charge.

Durant une nuit claire où Niasci était de garde, elle eut une longue absence et la relève la trouva allongée par terre. Malgré ses tentatives pour la réveiller, elle n'y parvint pas et conduisit l'Ondine jusqu'à son couchage. Elle ne s'y réveilla que plusieurs heures plus tard, amincie, les os saillants, les muscles fondus. Cependant, contrairement à l'attente de la guérisseuse, elle ne sembla pas effrayée par son nouvel état. Elle ouvrit des yeux illuminés de joie et, d'air décidé dit :

- Une déesse m'a choisie. Je dois partir. Je dois la sauver.

Son clan respecta son choix et l'aida à organiser son voyage. Niasci partit avec un seul objectif en tête : libérer la Déesse. Elle parcourut quelques villes à proximité de son clan, sans parler à personne, sans prendre de risque. Elle ouvrit grand les yeux et les oreilles et découvrit que la vie suivait son cours, que peu de gens semblait se préoccuper de la captivité de la divinité. Elle se dit que c'était ce manque de ferveur qui devait affaiblir sa grande déesse. Elle se donna donc un objectif : créer un ordre religieux digne de la Dame blanche, plus fervent que jamais dont les prières parviendraient à la libérer.

Niasci a la peau d'une couleur bleutée légèrement délavée. Ce qui lui sert de cheveux est une couronner de corail  arborant la même couleur et encadrant deux yeux bruns qui surplombent une mâchoire carrée.

Ondine de taille moyenne, elle a cependant une carrure large et une musculature développée s'éloignant de l'image fine et délicate que l'on peut avoir des gens de son espèce même si, depuis sa rencontre avec la dame, ses muscles ont en grande partie fondu.
Au lieu d'une démarche légère, elle a depuis sa plus tendre enfance une démarche lourde mais assurée que renforce la rapidité de ses pas, axés sur l’efficacité plus que sur la promenade.

Toujours engoncée dans son armure d'écaille bleue foncée fabriquée par les membres de son clan, son corps luit de reflet blanc et bleu pâle.

De part son origine, Niasci n'a aucune connaissance de la société en dehors du petit territoire appartenant à son clan, elle a dès lors tendant à manquer de délicatesse en ne respectant pas les usages. Elle se montre également méfiante envers les gens qu'elle ne connait pas et, ayant entendu toute sa vie que les autres races étaient dangereuses et perdues dans l'avidité, elle peut s'avérer raciste, particulièrement envers les humains qu'on lui a particulièrement appris à craindre.

Malgré sa peur, elle est plutôt curieuse, non pas des gens, mais de l'organisation des sociétés et des différentes façons de vivre. Son manque de magie lui a également appris la persévérance afin de trouver sa place dans la société et son clan lui a appris la fidélité et la loyauté absolue envers ses alliés et les gens à qui elle prête allégeance.

Impulsive, elle se jette assez rapidement dans le combat et ses méthodes peuvent s'avérer brutales.