Niasci avait accepté de partir dans une mission maintenant qu’elle se sentait mieux. Elle avait hésité par rapport au fait de retourner à Gothregal mais cet appel avait retenu l’Ondine. Quand elle était encore à Gothregal, elle avait eu à affronter des problèmes liés à la mer et aux créatures qui s’y trouvaient et il était hors de question qu’elle reste là sans rien faire. De plus, son inactivité générale était en train de la rendre folle et pouvoir mettre un terme à quelque chose de dangereux, pouvoir agir pour le bien de Gothregal depuis l’endroit étrange et inattendu où elle se trouvait lui semblait bien évidemment être un signe de la Dame. Elle n’allait certainement pas l’ignorer et rentrer tranquillement chez elle.
Elle accepta le transport qui était proposé et entassa son armure sur un chariot afin de ne pas se fatiguer inutilement. En dessous, elle portait toujours sa vieille tenue confectionnée par ses sœurs dont il était hors de question qu’elle se sépare. C’était donc ainsi habillée qu’elle marchait à côté du transport. Arkazock l’accompagnait… de temps en temps… et Niasci la voyait souvent disparaitre sans vraiment comprendre où elle allait mais préférait ne pas la suivre et rester prêt des chevaux, à veiller sur sa nouvelle et précieuse armure si durement acquise.
Plus elle se rapprochait de son point d’arrivée et plus les rumeurs étaient nombreuses. Des gens avaient disparu et la cause de cette disparition était fantasmée par tout le monde : fantômes, montres terrifiants, malédiction, colère des dieux, toutes les suppositions habituelles y passaient et Niasci avait appris à ne pas faire confiance aux humains pour ce genre de choses, eux qui ne comprenaient de toute façon rien de ce qui était supérieur à leur misérable et courte existence… Cependant, Gondone était également peuplée de nombreuses races et Niasci commença légèrement à s’inquiéter quand elle constata que les humains n’étaient pas les seuls à trembler et à répandre les rumeurs. Ainsi, elle croisa des elfes et des faunes qui discutaient de la situation en craignant que cela ne se propage jusqu’à leur propre village, touchant ainsi leur famille ou leurs amis. Il était décidément temps d’agir avant que l’ensemble du territoire ne soit gagné par la panique.
Elle arriva à proximité de la taverne, demanda à un palefrenier d’emmener son armure dans sa chambre et pénétra dans la grande salle. Là, elle aperçut de loin les chevelures de deux gothregaliennes qu’elle commençait à avoir l’habitude de croiser, d’autant que leurs cheveux côté à côté étaient difficiles à manquer. Niasci commanda de l’hydromel et s’approcha d’elles, son grand verre à la main :
Bonjour, on ne s’était plus vue depuis le serpent marin. Je suppose que vous aussi êtes là pour répondre à l’appel. Après tout, vous avez pu voir, comme moi, de vos yeux ce dont étaient capables ces créatures et le mal qu’elles pouvaient amener. Comment allez-vous sinon ? Le voyage est-il long depuis Gothregal ?